LA SANTA MARIA

 

L'immense avantage d'avoir eu quatre enfants c'est que quelques années après leur départ de la maison on redécouvre leurs jouets accumulés au grenier. Dans ce fouillis croupissait cette maquette HELLER affreusement barbouillée par un Picasso en herbe. Ayant évalué la valeur commerciale du chef d’œuvre je l'ai décapé. Je venait de réaliser la maquette du Superbe en un temps record. Voyant la taille du bateau et le peu de pièces à assembler,je me suis dit: cela va être un jeu d'enfant pour le bricoleur de génie que je pensait être. Résultat , j'ai mis un temps fou et me suis énervé plus d'une fois en mastiquant la coque que j'avais envie de plastiquer ! Les couleurs (cela rime avec horreur) que l'on ne peut trouver nulle part ailleurs sont dues aux conseils éclairés et souvent abscons des anciens du club dont ceux du président . J'ai donc suivi ces directives contraint et forcé ( le résultat est à la hauteur ,cela rime aussi ) par crainte des représailles.

 

Je plaisante bien sûr comme dit souvent notre cher Président. La peinture : une couche de blanc , une de marron le tout au pistolet et finition à la terre de sienne. La mature est simple et agréable à mettre en place . Je suis rapidement devenu expert en nœuds minuscules effectués à la pince à épiler aidé par quelques jurons dépités. Pendant cet ouvrage je ne pouvais m'empêcher de penser aux équipages entassés comme des sardines dans l'humidité

et surtout aux repas gastronomiques de leur quotidien. A l'époque les dates limites de consommation n'existant pas ils finissaient le voyage avec de l'eau croupie et des asticots dans de la viande pourrie.


En fait de viande : celle qui était fraîche provenait des rats. J'espère qu'ils avaient un bon cuistot ! Avec toute la vermine et de rares ablutions à l'eau de mer ils avaient pourtant la réputation d'avoir une femme dans chaque port. Cela m'a toujours laissé songeur, faut-il arrêter de se laver ?

 

Parlons un peu de ce bateau mythique.

La Santa Maria , précédemment la Gallega doit son nouveau nom à FRAY ANTONIO et à

CHRISTOPHE COLOMB qui avait rang d'amiral lors de l'expédition qui groupait la SANTA

MARIA la NINA et la PINTA. Au total les équipages comptaient 90 hommes dont 48 sur la

SANTA MARIA : 28 marins ,4 bombardiers, 12 mousses et 4 pages. Mensurations : 25 mètres

de long, 7,50 de large et 180 à 200 tonneaux de déplacement. Sa voilure est au total de 270

mètre-carré. CHRISTOPHE COLOMB est né à Gènes en Italie en 1451 et meurt le 20 mai 1506 à l'age de 55 ans. Il pense que la terre est ronde et a l'idée de faire route à l'ouest pour rejoindre les Indes. Il soumet son projet au roi du Portugal JEAN II qui refuse. Il s'adresse ensuite au confesseur de la reine d'Espagne ISABELLE qui le reçoit et accède à sa requête en 1492.

 

COLOMB appareille le 3 août 1492 et après un passage par les Canaries aperçoit la côte d'une île le 12 octobre. Il était temps, l'équipage était en train de se mutiner. C'est l'île de GUANAHANI. Puis en cabotant il découvre successivement les îles de SAN SALVADOR , HAÏTI et CUBA. Se croyant aux Indes il surnomme les autochtones « Indiens ». Le 24 décembre 1492 la SANTA MARIA heurte un récif et sombre. Il est de retour à PALOS au Portugal le 15 mars 1493 avec la NINA , la PUNTA et ce qui reste des équipages. Il fera trois autres voyages jusqu'en 1504 ,découvrira la GUADELOUPE, PORTO RICO et le HONDURAS. N'ayant ramené aucune fortune, il est désavoué par la reine et c'est la fin de ses aventures.

 

Bonne année à tous, Denis.